Affronter les marchés mondiaux, être compétitif, le leitmotiv de l'idéologie du moment sonne le glas des éleveurs et de l'agriculture familiale.

La fin des quotas laitiers a été la principale raison de la chute du prix du lait qui met les éleveurs en très grande difficulté aujourd'hui. C'était prévisible et nombreux sont ceux qui, avec nous, ont alerté du danger que cette décision faisait courir, il n'y a pas de hasard, c'est le résultat de la mise en pratique d'une politique qui se fait avec la bénédiction du géant de l'agroalimentaire, le groupe Avril et de son président M. Xavier Beulin*.

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 C'est la politique de la dérégulation, la politique du marché mondial qui doit être la référence, la politique de l'asservissement des marchés nationaux au dictat des cours mondiaux, c'est la politique des accords « OMC compatible » comme le Tafta qui sont là pour déconstruire ce qui reste encore de protection douanière et normes de qualités, c'est la politique du laisser-faire qui arrange les multinationales qui font d’immenses profits alors que la majorité des paysans souffrent et meurent de cette concurrence internationale. Les campagnes de sensibilisation qu'organise le CCFD (Comité Catholique contre la Faim) expliquent parfaitement ce mécanisme inhumain.

Les paysans des pays industrialisés comme le nôtre, sont déjà 500 à 1000 fois plus productifs que la grande majorité des paysans. Malgré ce bon niveau de productivité et les aides PAC, les éleveurs sont chez nous dans une situation financière très fragile. «  Que le meilleur gagne » nous dit la devise du moment. Si les premières victimes sont les paysans des pays pauvres, ce ne sont pas les agricultures européennes qui gagneront la guerre de la compétitivité. Les vainqueurs seront les propriétaires terriens qui possèdent l'Argentine et le Brésil et qui produisent du soja sur des domaines gigantesques, ce sont les investisseurs qui achètent des milliers d'hectares en Afrique ou à Bornéo et qui ratiboisent ce qui restait encore de forêt primaire pour faire de l'huile de palme. Il faut choisir, du lait sur des fermes à taille humaine avec des agriculteurs éleveurs et des vaches qui pâturent ou des usines à lait gérées par des investisseurs comme celle que construit Ramery dans la Somme. Une véritable politique qui organise la production, de la régulation jusqu'au prix, est urgente à mettre en place, si rien n'est fait et lorsque tous les paysans auront mis la clef sous la porte, il sera trop tard.

 

Contacts : Nicolas Bettencourt Tél : 06.18.34.03.70

Jean Claude Malo Tél : 06.20.61.61.62

 

* Xavier Beulin est aussi président de FNSEA

Le groupe Avril c'est, comme il se baptise lui même, le leader français industriel et financier des huiles et protéines végétales…

Le groupe Avril c'est Lesieur, Expur (qui fait des agrocarburants en Roumanie), Matines (les œufs), Ovipac (les œufs en bidon), Adonal, Abera (les cochons), Saipol (diester à partir du colza), Sanders (qui contrôle presque l'ensemble de l'alimentation animale), Sopral (aliments pour les chiens et les chats), Terrial, Theso, Miscience, Oleon...

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